Le Yoga du Froid (Toumo ou Tapas)
Il est connu que dans l’Himalaya, avec ses sommets à plus de 8000 mètres vivent des Yogi dans des grottes été comme hivers. Il sont tout nus ou à peine habillés. Comment peuvent-il résister à ce froid extrême ? Pourquoi cherchent-ils ses conditions extrêmes ? Il doit y avoir une raison.
Les pratiques du froid sont également utilisées dans les arts martiaux et par les Samourai. Ils s’exposent aux eaux glacées des cascades.
Alexandre David-Neel est une des première à nous témoigner de ses techniques dans son livre Mystiques et Magiciens du Tibet :
« Passer l’hiver dans une caverne située, souvent, entre 4000 et 5000 mètres d’altitude, vêtu d’une robe mince ou même nu, et ne pas périr gelé, est un problème compliqué. Nombres d’ermites tibétains l’ont pourtant résolu, et leur endurance est attribuée au fait qu’ils possèdent le moyen de stimuler la chaleur interne. »
Ce passage a interpellé le cardiologue américain Herbert Benson. Il a invité le Dalai Lama lors de son premier voyage aux Etats Unis en 1988, à l’Université de Harvard pour lui demander l’autorisation de pouvoir étudier le Toumo. Ce médecin s’intéressait vivement au grand méditants et au pouvoir de l’esprit sur le corps.
Ainsi il a eu l’occasion de se rendre à Dharamsala, puis au Ladak. Le Docteur Benson rapporte que lors de la première expérience à Dharmasala il y avait des moines qui méditaient dans une pièce d’une température de 10°C. Lors de la méditation les scientifiques enregistraient une augmentation de la température corporelle des moines de l’ordre de 8°C. Au Ladakh en 1995, le cardiologue et son équipe filmèrent une pratique collective de toumo. Plusieurs méditants étaient assis en tailleur dans une pièce dont la température avoisinait les 5° C. Des draps furent trempés dans de l’eau glacée mis mis autour du corps des moines.
Chez un individu « normale » cela entraînerait des tremblements incontrôlés, une chute de température du corps ou éventuellement la mort.
Les moines cependant généraient de la chaleur, de la vapeur se leva et un des moines sécha trois draps en quelques heures. Le but était évidemment pas une compétition de séchage de draps, mais le souhait de brûler un maximum d’imperfections subtiles.
Le docteur Benson en a conclu que l’esprit a des capacités extraordinaires d’interaction avec le corps et que c’est un domaine à explorer. Pour la médecine le phénomène du développement d’une telle chaleur est inexplicable.
Depuis d’autres scientifiques se sont intéressés à ce phénomène, et il a pu être prouvé que les défenses immunitaires sont tellement stimulés que dans certains cas des maladies graves comme le Sida ou le cancer auraient pu être guéries.
Nos corps ont quasiment « oublié » la thermo-régulation à force d’être dans des pièces chauffées voir surchauffées en hiver et climatisées en été. Ceci nous affaiblit.
Ce qui est intéressant c’est de constater que le corps possède toujours cette possibilité. Il cherchera toujours de quoi survivre. Se rajoute le pouvoir de l’esprit sur la matière, ce qui est intéressant à expérimenter.
La pratique du Yoga du froid est ouverte à tout le monde, avec prudence pour les cardiaques. Il faut y aller progressivement.
Mais parlons pas seulement « corps », mais aussi de l’effet sur le plan énergétique. C’est celui-là qui intéressent particulièrement les personnes cherchant à évoluer. Il n’y a pas plus puissant pour attiser le feu intérieur. A ce feu intérieur, il lui faut du combustible, et le combustible sont nos noeux et blocages.
Madame Kundalini, le feu à la base de la colonne vertébrale, va être stimulée à fond par ces pratiques du froid et aura l’occasion de s’exprimer, à condition que le canal central soit assez purifié. Une chose est certaine, on entamera un gros nettoyage. Une transformation puissante sur tous les plans se met en route.
Les répercussions sur l’égo ne sont pas négligeables non plus, car il veut nous faire sortir des conditions du froid au plus vite. On forge la volonté par la même occasion.
Bienvenu à un de ses stages !
Voir rubrique ateliers et stages de ce site ou encore www.natha-yoga-alsace.com
Co-auteurs: Patrick Murer et Silvia Schmitt